Laika
2025-01-06 14:32:41 UTC
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Ce lundi 6 janvier, la France voit défiler des "opérations escargot"
orchestrées par des agriculteurs en colère, répondant à l’appel de la
Coordination rurale (CR), deuxième syndicat agricole français. Des
dizaines de tracteurs ont pris les routes en direction de Paris dès
l’aube, ralentissant la circulation sur plusieurs grands axes, notamment
la RN4 depuis la Bourgogne-Franche-Comté et l’A7 près de Lyon. Cette
mobilisation vise à dénoncer des normes agricoles jugées excessives et
des inquiétudes autour du traité de libre-échange avec le Mercosur.
Les revendications des agriculteurs
La Coordination rurale s’oppose à la "surtransposition" des règles
européennes en France, estimant que ces adaptations nationales des
directives européennes imposent des contraintes supplémentaires aux
agriculteurs français par rapport à leurs concurrents européens. Le
syndicat réclame également des contrôles accrus sur les importations,
plutôt que sur les exploitations locales, et dénonce la ratification
prévue du traité UE-Mercosur, qu’il considère comme un facteur de
concurrence déloyale. "Nous ne voulons pas bloquer les Franciliens, mais
nous devons nous faire entendre", a déclaré Amélie Rebière, une
responsable de la CR, tout en annonçant des actions qui pourraient durer
plusieurs jours.
Les tensions avec le gouvernement
Le Premier ministre François Bayrou a proposé de rencontrer les
syndicats agricoles le 13 janvier, un jour avant son discours de
politique générale. Cependant, la Coordination rurale juge ce
rendez-vous trop tardif et insiste pour être reçue dès le début de la
semaine. De son côté, l’alliance FNSEA-JA a affirmé maintenir un
dialogue avec Matignon. En réponse aux mobilisations, le ministère de
l’Intérieur a déployé des moyens importants pour contenir les
manifestations, notamment des hélicoptères et un véhicule blindé
Centaure pour empêcher les tracteurs d’atteindre Paris. Une
démonstration de force qui a été vivement critiquée par les manifestants.
Une mobilisation qui pourrait s’intensifier
Sébastien Héraud, membre du comité directeur de la Coordination rurale,
a promis sur franceinfo que les agriculteurs étaient prêts à "forcer les
barrages" pour entrer dans Paris. Cette déclaration reflète la montée
des tensions entre les autorités et les manifestants, qui dénoncent des
méthodes qu’ils considèrent comme disproportionnées face à leur
mobilisation. "Nous devons faire entendre notre colère face à des
décisions qui menacent nos exploitations", a-t-il ajouté.
Une pression grandissante sur le gouvernement
Alors que les tracteurs continuent de converger vers la capitale, cette
mobilisation met en lumière la colère persistante du monde agricole face
à des politiques jugées inéquitables. Entre un sentiment d’abandon et
une volonté de défendre leurs droits, les agriculteurs espèrent que
cette action attirera l’attention nécessaire pour obtenir des réponses
concrètes à leurs revendications. Le gouvernement, quant à lui, doit
désormais trouver un équilibre entre fermeté et ouverture au dialogue
pour apaiser une situation qui pourrait rapidement s’envenimer.
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