Post by ZorglubPost by abourick"Staline et les juifs
L'antisémitisme russe: une continuité du tsarisme au communisme"
Arkadi Vaksberg
Mais oui, mon petit abourik, les Juifs rouges étaient innocents, purs,
vierges.
D'ailleurs, je ne fais pas le décompte de leurs victimes : quand on
aime, on ne compte pas (ou plutôt, on arrête de compter à partir de 10
millions de personnes assassinées par leur soin)...
« Trotsky, Zinoviev et Kamenev », constate Arkadi Vaksberg, « formaient
à eux seuls le ³noyau de leadership² et avaient toutes raisons d¹espérer
hériter de la direction de Lénine. L¹homme le plus proche de la ³troïka²
(Trotski-Zinoviev-Kamenev), après la mort de [Yakov] Sverdlov, était
Grigori Sokolnikov. »
Vaksberg va même jusqu¹à déclarer l¹absurdité suivante : si les
commandants de 11 parmi les 12 principaux camps de concentration de
l¹Archipel du Goulag étaient juifs (dont le directeur général du goulag,
Matveï Berman, qui a également dirigé le projet et le travail des
esclaves qui ont construit le canal de la Mer Blanche à la Baltique),
c¹était uniquement parce que Staline voulait donner une mauvaise opinion
des Juifs et fomenter ainsi l¹antisémitisme. « Cela ne pouvait pas être
pure coïncidence », insiste Vaksberg. [VAKSBERG, p. 98]
Le fait que Staline a néanmoins été entouré par des Juifs dans tous les
postes de haut niveau (Lazar Kaganovitch, Piatnitski, Fillip Goloschekin
« et beaucoup d¹autres qui ont fait partie du cercle de décision »)
[VAKSBERG, p. 20] est décrit par Vaksberg comme un « camouflage » de la
haine du dirigeant soviétique envers les Juifs. [VAKSBERG, p. 27]
« Pourquoi Staline, alors qu¹il était anti-sémite », se demande
Vaksberg, « avait-il deux secrétaires juifs Lev Mekhlis et Grigori
Kanner ? » [VAKSBERG, p. 27]
Pourquoi aussi, pourrions-nous ajouter en présentant les faits narrés
par Vaksberg de manière différente, lorsque Staline partait en vacances,
confiait-il le gouvernement à Lazar Kaganovitch, un Juif ? [VAKSBERG,
p. 51]
Et pourquoi, pourrions-nous encore ajouter, si Staline était si
totalement haineux envers les juifs, confiait-il sa vie à un garde du
corps juif, Matyas Rakoszy ? [VAKSBERG, p. 40] (Un autre garde du corps
de Staline, juif et fils de rabbin, « protégé de Nikita Khrouchtchev »,
fut Alexander Contract).
Et si Staline était si singulièrement concentré sur sa haine présumée
des juifs, pourquoi son « corps de médecins personnels » comprenait-il
les « docteurs Weisbrod, Moshenberg, et Lev Gigorievich Levin? »
[RAPOPORT, L., 1990, p. 37]
Le présumé antisémitisme fanatique de Staline avait d¹autres aspects
très curieux. « Un autre non-Juif a non seulement contribué à la
création d¹Israël », note M. Hersch Goldberg, « mais il l¹a sauvé. Aussi
incroyable que cela puisse paraître, cet homme était Joseph Staline.
L¹histoire du rôle de Staline, en aidant à créer et en assurant la
survie précoce d¹Israël a été peu racontée et, dans les occasions où
elle a été mentionnée, il n¹y a pas eu d¹explication satisfaisante. »
Et d'autres...
Comme le note Isaac Deutscher, « Les Juifs étaient très importants dans
l¹entourage [de Staline], mais beaucoup moins que sous Lénine. [Max]
Litvinov resta plus d¹une décennie à la tête de la diplomatie
soviétique ; Kagonovich fut le factotum de Staline jusqu¹à sa fin ;
Mekhlis était le commissaire politique en chef de l¹armée, et Zaslavsky
et Ehrenbourg ont été les plus populaires des sycophantes de Staline.
« Lev Mekhlis », note Louis Rapoport, « sera le futur secrétaire de
Staline et l¹un des hommes les plus méprisés de l¹histoire soviétique »
Zinoviev faisait un jour remarquer que « sur une population de cent
millions de Russes, nous devons amener avec nous 90 millions. Le reste
ne nous intéresse pas. Ils doivent être anéantis. »
Comme la nouvelle clique bolchevik prenait forme, trois des six membres
de la direction initiale du Politburo étaient juifs. Deux d¹entre eux,
Lev Kamenev (Rosenfeld) et Grigori Zinoviev (Apfelbaum), se lièrent à
Staline pour former le trio qui a gouverné la Russie à la mort de Lénine.
L¹expression « Exécuteurs volontaires de Staline » ‹ qui fait écho à
celle de Daniel Jonah Goldhagen ‹ est de Slezkine.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jud%C3%A9o-bolchevisme
À la veille de la révolution de février, le parti bolchevique compte
environ 10 000 membres, dont 364 sont des Juifs ethniques.
...
Un nombre disproportionné de Juifs ethniques occupe des postes de
dirigeants dans le mouvement révolutionnaire avant la révolution et
pendant quelques années après. La plupart sont hostiles à la culture
juive traditionnelle et à la politique des partis juifs. Ils sont avides
de prouver leur loyauté à l'athéisme du Parti communiste et à
l'internationalisme prolétarien et pour cela gomment tout signe du
particularisme culturel juif.
Des neuf membres du Comité central du parti Bolchevik en avril 1917,
trois sont juifs : Lev Kamenev, Grigory Zinoviev et Iakov Sverdlov. Des
douze personnes qui durant la réunion historique du 10 octobre 1917 ont
planifié les détails de la révolution d'Octobre, six sont juifs :
Zinoviev, Kamenev, Trotsky, Ouritsky, Sverdlov, et Sokolnikov (bien que
Kamenev et Zinoviev se soient opposés à la révolution).
...
En 1919, des quinze Commissaires du Peuple de Lénine, six sont juifs :
Trotsky, Uritsky, Isaac Steinberg, I. A. Teodorovich, Semyon Dimanstein
et Sokolnikov. Entre 1923 et 1930, parmi les 23 commissaires il y a
douze Russes, cinq Juifs, deux Géorgiens (Staline et Ordjonikidze), un
Polonais (Félix Dzerjinski qui dirige la Tchéka), un Moldave, un Letton
et un Ukrainien. En relativement peu de temps, la situation a évolué
clairement à l'avantage de la majorité russe. Dans les années 1930, il
n'y a plus qu'une seule personne d'ascendance juive au Politburo (Lazar
Kaganovich).
En 1922, sur les 44 148 membres du parti bolchevik qui avaient rejoint
le parti avant 1917, et que Lénine surnommait la Vieille Garde, il y a
7,1% de Juifs et 65 % de Russes.
Le nombre de Juifs dans les postes administratifs supérieurs commence à
diminuer dès après 1917. Il continue à décliner fortement dans les
années 1930 quand Staline exécute en prison ses vieux compagnons Kamenev
et Zinoviev en 1936 après un procès truqué. Kamenev et Zinoviev avaient
tout d'abord été exclus, respectivement en 1926 et 1927, des positions
au sommet qu'ils partageaient avec Staline dans la direction de l'Union
soviétique. Léon Trotsky est simultanément expulsé d'Union soviétique en
1927 avant d'être assassiné à Mexico en 1940 par l'agent soviétique
Ramón Mercader. Ainsi en 1940, et après le Pacte germano-soviétique,
Staline a virtuellement éliminé tous les Juifs des positions supérieures
du gouvernement soviétique. On peut donc dire que si, comme certains
l'ont propagé, il y a eu un "judéo bolchevisme" en Union soviétique,
celui-ci n'a au maximum duré que dix ans (1917-1927).
Walter Laqueur affirme dans son livre The Changing Face of Antisemitism:
From Ancient Times to the Present Day (La Face changeante de
l'antisémitisme : des temps anciens à nos jours):
« Dans quelle mesure, la présence de nombreux Juifs dans les
instances dirigeantes communistes a-t-elle contribué à l'antisémitisme?
Elle a certainement joué un rôle important dans la propagande
antisémite, et il est certain que durant les années 1920, les Juifs
étaient surreprésentés dans les rangs du parti et des hauts
fonctionnaires de l'État. Après l'accession de Staline, les Juifs sont
retirés des postes clefs et très souvent liquidés. Le fait que d'autres
minorités étaient aussi représentées de façon disproportionnée n'avait
pas d'importance. Il n'y avait pas de traditions anti-lettonnes en
Russie, et les Lettons n'étaient pas dans des postes très élevés. De
même, n'était pas pris en considération le fait que les Juifs étaient
aussi fortement représentés dans les partis de gauche anti-communistes
tels que le parti Menchevik et les mouvements socialistes
révolutionnaires, ou que l'opposition anti-Staline était en grande
majorité le fait de personnes d'origine juive[15]. »
Dans son livre de 1938 The Protocols of the Elders of Zion: A Proved
Forgery, basé sur son témoignage contre le Dr. A. Zander lors du procès
de Berne de 1934, Vladimir Burtsev écrit :
« Les antisémites… refusent de reconnaître le fait important et
indiscutable que les Juifs qui ont participé aux mouvements socialistes
et anarchistes de par le monde, y compris et plus spécifiquement les
Juifs russes, étaient des renégats de la nation juive, qui n'avaient
aucune relation avec l'histoire juive, ni avec la religion juive ni avec
les masses juives, mais étaient plutôt des internationalistes,
promouvant les idées partagées par les socialistes des autres ethnicités
en étant hostiles à la nation juive en général[16]. »
Boris Souvarine rappelle que les communautés juives comptèrent parmi les
victimes de la révolution russe :
« la révolution russe bolcheviste avait accompli pour une large
part l'anéantissement du judaïsme européen que la contre-révolution
allemande nationale-socialiste allait poursuivre par d'autres moyens. En
Russie, l'expropriation générale, le nivellement économique au plus bas,
l'annihilation de l'artisanat et du commerce, etc. frappèrent durement
toutes les catégories de la population mais plus spécialement les
communautés juives, vouées à l'extinction. Une série de mesures
particulières dirigées contre les Juifs se superposa aux précédentes :
interdiction de l'hébreu et des publications dans cette langue,
dissolution des oeuvres d'assistances et de solidarité, suppression du
Bund, du Poale Sion, de toutes les organisations ouvrières et
socialistes juives, mises hors la loi du sionisme et persécution
impitoyable de ses adeptes. Les Juifs perdirent ainsi les droits et les
libertés relatives dont ils jouissaient sous le tsarisme, y compris
leurs consolations religieuses.
D'autres allégations mettent en avant que les Juifs étaient très
nombreux parmi les membres de la police secrète russe. En effet, en
1918, sur les 12 membres du département anti-révolutionnaire de la
Tchéka, 6 sont d'origine juive. Mais en septembre 1918, au summum de la
Terreur Rouge, sur les 42 procureurs de la Tchéka, 6 sont juifs. Il y a
14 Lettons, 13 Russes et 7 Polonais. IL y a 3,7% des agents de la Tchéka
sont juifs à cette époque
Dans le milieu des années 1930, sous la direction de Guenrikh Iagoda
(qui est juif), la présence juive dans la police secrète devient
prédominante : 39% des personnes entourant Yagoda sont juives et
seulement 30% russes non-juifs. Les prédécesseurs immédiats de Yagoda
étaient également juifs: Iosif Unschlicht et Meier Trilisser. La police
secrète de Guenrikh Iagoda participe à l'exécution de Zinoviev et de
Kamenev, mais tombe victime de la série de purges suivante de Staline.
Yagoda est remplacé par un Russe ethnique Nikolaï Iejov en septembre
1936. Yagoda est arrêté puis exécuté en mars 1937. Sous Yezhov, le
nombre de Juifs décroît rapidement à 6 personnes tandis que le nombre de
Russes ethniques à la direction de la police secrète, NKVD monte à 102
personnes (67%) et que les purges, à l'instigation de Staline entrent
dans leurs périodes les plus sanglantes (1937–1938).
...
Juifs anti-bolcheviks
En 1917, une partie importante des révolutionnaires juifs, et notamment
ceux du Parti socialiste révolutionnaire (Esers), sont opposés au « coup
d'État » bolchevik. La terreur rouge est déclenchée par l'assassinat
d'Ouritsky et une tentative d'assassinat de Lénine. Dans les deux cas
les coupables sont des Juifs. Dans le premier groupes de 130 personnes
exécutés pendant la Terreur Rouge, 12 sont des Juifs.