j_dm2
2005-01-25 11:41:37 UTC
AFP - Athènes. Mariées à 12 ou 13 ans, en toute légalité, tel est le sort
que connaissent depuis des années en Grèce des fillettes de la minorité
musulmane de Thrace (nord-est), sans que l'Etat et l'opinion publique n'y
trouvent à redire.
Cette violation des règles européennes de protection de l'enfance vient d'être
illustrée par le cas extrême d'une fillette mariée à 11 ans en août dernier à
un homme de 22 ans à Komotini, une des bourgades de Thrace où sont
installés les quelque 100.000 membres de la minorité.
Saisi de l'affaire après l'émigration du couple en Allemagne, un tribunal de
Düsseldorf a ordonné la séparation le 23 décembre dernier, placé l'enfant
dans un foyer, et des poursuites sont envisagées contre "l'époux", a indiqué
le député musulman Ilhan Ahmet, de la majorité conservatrice grecque.
"Le problème c'est que le mariage a été contracté en toute légalité", la Grèce
reconnaissant aux trois muftis de Thrace, la compétence de juges pour traiter
des affaires familiales de la minorité sur la base de la loi islamique, a-t-il souligné.
Réputé modéré, le mufti de Komotini évite d'unir des époux de moins de 15 ans,
affirme-t-il, "mais cette fois il a fait une exception car il s'agissait pour les deux
familles, tziganes, de sauver l'honneur" après le viol de la fillette.
Selon des sources de la minorité, les deux autres dignitaires locaux, tous
nommés par l'Etat, sont eux encore moins regardants et marient des filles dès
12 ans et des garçons dès 14 comme la charia l'autorise.
La loi grecque fixe à 18 ans l'âge légal du mariage, même si, par exemple en
cas de grossesse, la justice peut délivrer des exemptions, sans limite d'âge.
Pour les associations féministes et les défenseurs de Droits de l'Homme, le
statut des femmes de la minorité musulmane de Grèce est depuis longtemps
dénoncé comme scandaleux. "Mais les autorités préfèrent fermer les yeux",
le statut de la minorité, majoritairement de souche turque, étant considéré
comme un dossier explosif des relations gréco-turques, s'indigne l'ex-député
européenne et militante féministe Anna Karamanou.
A quelques exceptions près, les médias grecs n'ont pas consacré une ligne
à l'histoire de la mariée de 11 ans.
http://www.proche-orient.info/xjournal_soc_der_heure.php3?id_article=35404
que connaissent depuis des années en Grèce des fillettes de la minorité
musulmane de Thrace (nord-est), sans que l'Etat et l'opinion publique n'y
trouvent à redire.
Cette violation des règles européennes de protection de l'enfance vient d'être
illustrée par le cas extrême d'une fillette mariée à 11 ans en août dernier à
un homme de 22 ans à Komotini, une des bourgades de Thrace où sont
installés les quelque 100.000 membres de la minorité.
Saisi de l'affaire après l'émigration du couple en Allemagne, un tribunal de
Düsseldorf a ordonné la séparation le 23 décembre dernier, placé l'enfant
dans un foyer, et des poursuites sont envisagées contre "l'époux", a indiqué
le député musulman Ilhan Ahmet, de la majorité conservatrice grecque.
"Le problème c'est que le mariage a été contracté en toute légalité", la Grèce
reconnaissant aux trois muftis de Thrace, la compétence de juges pour traiter
des affaires familiales de la minorité sur la base de la loi islamique, a-t-il souligné.
Réputé modéré, le mufti de Komotini évite d'unir des époux de moins de 15 ans,
affirme-t-il, "mais cette fois il a fait une exception car il s'agissait pour les deux
familles, tziganes, de sauver l'honneur" après le viol de la fillette.
Selon des sources de la minorité, les deux autres dignitaires locaux, tous
nommés par l'Etat, sont eux encore moins regardants et marient des filles dès
12 ans et des garçons dès 14 comme la charia l'autorise.
La loi grecque fixe à 18 ans l'âge légal du mariage, même si, par exemple en
cas de grossesse, la justice peut délivrer des exemptions, sans limite d'âge.
Pour les associations féministes et les défenseurs de Droits de l'Homme, le
statut des femmes de la minorité musulmane de Grèce est depuis longtemps
dénoncé comme scandaleux. "Mais les autorités préfèrent fermer les yeux",
le statut de la minorité, majoritairement de souche turque, étant considéré
comme un dossier explosif des relations gréco-turques, s'indigne l'ex-député
européenne et militante féministe Anna Karamanou.
A quelques exceptions près, les médias grecs n'ont pas consacré une ligne
à l'histoire de la mariée de 11 ans.
http://www.proche-orient.info/xjournal_soc_der_heure.php3?id_article=35404