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RWANDA : LES PERES BLANCS COMPLICES DES GENOCIDAIRES
(trop ancien pour répondre)
abourick
2006-10-28 16:54:28 UTC
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Lire aussi de Jean Damascène Bizimana "L'Eglise et le génocide au Rwanda"
(l'Harmattan)



http://www.menapress.com/article.php?sid=1267

Nazis durant les guerres et catholiques entre elles ? (info #
013012/5)
Par Serge Farnel
Friday 30 December [11:59:00 GMT]


© Metula News Agency




Même s'il est blanc, curé, correspondant de RSF et belge !





A défaut de se voir délivrer un mandat d'arrêt, Guy Theunis s'est vu
remettre un prix pour la paix. Guy Theunis est ce Père Blanc, inculpé de
complicité active dans le génocide des Tutsis au Rwanda, auquel la Ména a
récemment consacré plusieurs articles. Incarcéré dans les prisons rwandaises
à l'occasion d'une escale à Kigali, il fut finalement transféré aux soins de
la justice belge le 20 novembre dernier [voir Reporters sans frontières et
sans bornes]. Les autorités judiciaires rwandaises ont, à ce propos,
peut-être péché par excès de confiance, puisque Theunis a été remis en
liberté sitôt après avoir posé le pied sur le tarmac de l'aéroport de
Bruxelles.



Et s'il ne suffisait pas que le ministre des Affaires Etrangères du royaume,
Karel de Gucht, qui avait négocié le changement de juridiction avec Kigali
pour la poursuite du jugement du curé bruxellois, déclarât sa joie de voir
Theunis revenir au pays, s'il ne suffisait pas que la justice donneuse de
leçons de ce petit pays très plat remette en liberté un énergumène accusé
d'avoir
participé à l'ethnocide de 800'000 personnes, l'organisation catholique
flamande Kerk en Leven, vient de décerner, mardi dernier, son. Prix pour la
Paix à ce missionnaire appliqué.



Rappelons, à toutes fins utiles, que le Père Blanc Guy Theunis était en
cours de comparution devant un tribunal populaire rwandais (Gacaca) et y
répondait du chef d'accusation de complicité de génocide. La Belgique avait
pris l'engagement formel, en échange du transfert du curé placé en détention
préventive à Kigali, de poursuivre activement la procédure de mise en cause.



Le fait qu'aucun mandat d'arrêt n'ait encore été, à ce jour, délivré au
prêtre à Bruxelles tient officieusement au temps nécessaire à traduire les
dépositions des témoins à charge, qui sont essentiellement formulées en
kinyarwanda. Faible prétexte judiciaire pour remettre au grand air un
personnage accusé de participation à un génocide ! Rien n'assure par
ailleurs, qu'à l'issue de ce travail de traduction, un mandat d'arrêt soit
effectivement délivré au prélat belge. Les déclarations de Gucht au micro de
RTBF précisant qu' « un procureur public allait à présent décider s'il
devait ou non être maintenu en détention préventive et s'il y avait lieu ou
non d'ouvrir une enquête officielle », n'avaient pas manqué de surprendre la
Ména, ni tous ceux qui pensent que les mêmes critères de justice doivent
s'appliquer
aux prévenus, quelle que soit leur origine, l'endroit où ils sont jugés,
leur fonction et la couleur de leur peau. A Kigali, autant qu'en Haute
Galilée, on commence à mettre en doute la qualité des garanties officielles
que le gouvernement belge avait fournies à la justice rwandaise.



Le choix du père Theunis, seul candidat belge à la remise du septième Prix
pour la Paix de Kerk en Leven 2005, fait suite aux suffrages exprimés de
quelques 900 lecteurs du journal paroissial sur 1'200 votants. Le jury a
fait savoir à l'agence Belga, le 27 décembre dernier que, suite à son
incarcération à Kigali, « la remise de ce prix de paix allait droit au coeur
du père, qui a toujours oeuvré pour l'amélioration des droits humains et au
dialogue entre les différentes parties au Rwanda ». Le curé recevra, par
ailleurs, la somme de 3'000 euros ainsi qu'une oeuvre d'art, en récompense
pour sa participation à l'élimination d'une ethnie.



Même bien après que les détails terrifiants de l'ethnocide des Tutsis furent
connus du monde, le père Guy Theunis ne se départit pas pour autant de ses
préjugés raciaux ; ainsi, en 1997, dans le Bulletin des Missionnaires
d'Afrique
(autre dénomination de l'ordre des Pères Blancs), le Prix de la Paix de
l'Eglise
flamande persistait à affirmer que « les Hutus sont généralement
pacifiques » et que « la violence vient toujours du même côté. Du côté des
Tutsis ». Le curé avait conclu en cette occasion, tenant à préciser que « ce
sont toujours les Tutsis qui provoquent, qui d'une manière ou d'une autre
gâtent les choses ».



Manière surprenante s'il en est « d'ouvrer à l'amélioration des droits
humains et au dialogue entre les différentes parties au Rwanda » !



Tirée à un demi million d'exemplaires, la revue paroissiale Kerk en Leven
(Eglise et Vie en flamand) est un mensuel d'information générale comptant
plus de 500 éditions localisées, chacune d'entre-elles consacrant des pages
réservées à une paroisse particulière. Fondé en 1943, en pleine occupation
de la Belgique par l'Allemagne nazie, ce magazine, dont le lectorat est
aujourd'hui évalué à près d'un million de lecteurs, est presque
exclusivement distribué par abonnement.



L'empressement du journal flamand à décerner son Prix à un homme inculpé de
complicité dans un génocide, en dit long sur l'influence des Pères Blancs au
sein de l'église flamande. Mais cette complicité ne se retrouve pas
uniquement dans les milieux catholiques, puisque Reporters sans frontières
(RSF), pour qui Theunis officiait en tant que correspondant permanent au
Rwanda, a également pris fait et cause pour l'accusé. La Ména avait
récemment alerté le public sur la confection de toutes pièces par RSF d'un
véritable rapport à décharge, d'une partialité inconditionnelle, en faveur
de Guy Theunis. Ce rapport fait, entre autres, un usage immodéré de la
calomnie dans le but de discréditer les témoins à charge contre le curé.



Le public est, de toutes façons, en droit de s'interroger sur les raisons
pour lesquelles l'organisme catholique Kerk en Leven s'est empressé de
décerner son Prix, plutôt que d'attendre, avec dignité et égard pour les
800'000 victimes africaines du génocide, les résultats de la procédure
engagée par la justice belge, reposant sur des plaintes extrêmement graves
et documentées. On ne peut-être que surpris par le choix des catholiques
flamands de se distinguer publiquement dans le concert des soutiens à un
homme inculpé de participation à un génocide.



Afin de nourrir la discussion que nous soulevons dans cet article, nous
voulons rappeler brièvement les motifs principaux ayant conduit la justice
rwandaise à prononcer l'inculpation de Guy Theunis :



Le prélat est accusé d'avoir, dans la revue Dialogue qu'il dirigeait de 1989
à 1992, incité à la haine ethnique ayant conduit au génocide. Dialogue, sous
la direction de Theunis, reprenait tels quels des articles tirés de la revue
Kangura, la revue outrageusement raciste orientée par Félicien Kabuga, un
membre du noyau dur du régime génocidaire.



Guy Theunis est également accusé d'avoir trompé l'opinion durant la première
semaine du génocide, alors qu'au moment précis où les Hutu génocidaires
massacraient dans les rues, par centaines de milliers d'individus, les
membres de l'ethnie rivale, il produisait à l'intention des media des
comptes-rendus fallacieux faisant état d'affrontements interethniques, tout
en s'efforçant de ne jamais mentionner le caractère génocidaire des
événements qui se déroulaient sous son regard.



On reproche de plus à Guy Theunis d'avoir participé à des réunions
régulières, notamment à l'Eglise Sainte-Famille de Kigali, avec la
participation des hauts responsables génocidaires que sont Ferdinand
Nahimana, le fondateur et animateur de la Radio des Mille Collines, qui
appelait ouvertement au massacre des Tutsis avant et durant toute la période
du génocide ; Nahimana a été condamné à la prison à vie par le Tribunal
Pénal International pour le Rwanda siégeant à Arusha, en Tanzanie. Autres
participants à ces réunions de travail, le colonel Anatole Nsengiyumva, qui
a dirigé le génocide à Gisenyi et dont le jugement est en cours au TPIR,
l'Abbé
flingueur Wenceslas Mynueshaka - qui avait trouvé refuge en 1996, avec
l'aide
de Theunis, au siège de l'ordre des Pères Blancs à Paris -, mis en examen
depuis juin 1999 pour avoir été un meneur de massacre, avoir violé des
femmes et livré des Tutsis aux miliciens -, le chef d'état-major de la
gendarmerie rwandaise, Augustin Ndindiliyimana et le général Munyakazi, tous
deux, également jugés pour génocide par le TPIR.



La Ména a produit au sujet de ces rencontres un document photographique
montrant, peu avant le début des massacres, l'accusé Theunis participant à
une réunion arrosée avec les futurs chefs de l'ethnocide.





A Métula, nous sommes bien entendu favorables à la réconciliation historique
entre les laïcs, les autres religions et l'Eglise de Rome. Encore faut-il
que Benoît XVI fasse le ménage au sein de son institution. Comme l'affirme
Stéphane Juffa avec un certain bon sens, « on ne peut tout à la fois changer
et vouloir rester le même » ; l'histoire des catholiques flamands non plus,
comme l'indiquent les paroles du titre de cet article empruntées à Jacques
Brel, n'a pas toujours été pavée de bonnes intentions. Il est plus que
temps, entre deux déclarations de sa morale rigide, que le nouveau pape
s'inquiète
de l'appliquer à ses paroisses. Il est plus que temps également, que
l'Eglise
et le gouvernement belges éliminent pour de bon les scories tenaces de
l'époque
coloniale. Et pour commencer, qu'ils cessent de prendre les Africains pour
des "nègres", dont on pourrait gérer le destin à sa guise. Et s'abstenir de
laisser décerner un Prix de la Paix à un inculpé de participation à un
génocide, laissé en liberté. Même s'il est blanc, curé, correspondant de RSF
et belge !


Le silence quasi général des media belges au sujet de la remise du Prix de
la Paix à Theunis, hormis la dépêche de Belga, ainsi que le mutisme des
associations belges de protection des Droits de l'Homme, a de quoi
inquiéter. les citoyens belges, s'entend.
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2006-10-28 17:31:20 UTC
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Lire aussi de Jean Damascène Bizimana "L'Eglise et le génocide au Rwanda"
(l'Harmattan)
http://www.menapress.com/article.php?sid=1267
Dites, vous avez reçu un chèque de Kigali récemment ? Comme si toute
l'Église avait voulu un génocide !

Soyez au moins un peu plus subtil comme Lugan :

"Mais ce génocide dont les origines seraient alors à rechercher dans
l'histoire ancienne du Rwanda a aussi des causes contemporaines. C'est
en effet au XXe siècle que la société rwandaise fut déstructurée :
d'abord, par une évangélisation à la fois massive et superficielle, mais
dans tous les cas éradicatrice de la morale traditionnelle et de ses
interdits ; ensuite, par le placage d'idéologies et de principes
politiques inadaptés, comme la démocratie universelle et le
multipartisme. Au Rwanda, ce furent des facteurs de divisions, de
confrontations et non de coagulation du corps social. Dans ce livre qui
utilise largement les archives du TPIR, l'auteur renouvelle en
profondeur tout ce qui, jusque-là, avait été écrit sur le génocide du
Rwanda."
abourick
2006-10-28 17:44:28 UTC
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Lire aussi de Jean Damascène Bizimana "L'Eglise et le génocide au
Rwanda" (l'Harmattan)
http://www.menapress.com/article.php?sid=1267
Dites, vous avez reçu un chèque de Kigali récemment ? Comme si toute
l'Église avait voulu un génocide !
Lugan est un gros con débile. Lisez le livre de Jean Damascène Bizimana
"L'Eglise et le génocide au Rwanda" (l'Harmattan)
l***@caramail.com
2006-10-28 17:47:59 UTC
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Lire aussi de Jean Damascène Bizimana "L'Eglise et le génocide au Rwanda"
(l'Harmattan)
http://www.menapress.com/article.php?sid=1267
Dites, vous avez reçu un chèque de Kigali récemment ? Comme si toute
l'Église avait voulu un génocide !
"Mais ce génocide dont les origines seraient alors à rechercher dans
l'histoire ancienne du Rwanda a aussi des causes contemporaines. C'est
d'abord, par une évangélisation à la fois massive et superficielle, mais
dans tous les cas éradicatrice de la morale traditionnelle et de ses
interdits ; ensuite, par le placage d'idéologies et de principes
politiques inadaptés, comme la démocratie universelle et le
multipartisme. Au Rwanda, ce furent des facteurs de divisions, de
confrontations et non de coagulation du corps social. Dans ce livre qui
utilise largement les archives du TPIR, l'auteur renouvelle en
profondeur tout ce qui, jusque-là, avait été écrit sur le génocide du
Rwanda."
les propos que l'auteur du tread tient, sont notoirement exact...il ne
sert a rien de crier que c'est faux ou d'accuser l'auteur d'une moindre
corruption pour empecher la verité d'etre connu...elle se fera
connaitre tot ou tard et l'eglise comme ses complices devront rendre
des comptes (enfin!)

apres la seconde guerre mondiale, l'eglise s'en etait plutot bien tiré
suité aux legitimes accusations de complicité de crime contre
l'humanité dont elle fut l'objet et qui la liait aux nazis contre les
juifs...

au 21 eme siecle, il est temps que cette organisation malfaisante soit
face a ses turpitudes.


thom
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2006-10-28 18:40:49 UTC
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Lire aussi de Jean Damascène Bizimana "L'Eglise et le génocide au Rwanda"
(l'Harmattan)
http://www.menapress.com/article.php?sid=1267
Dites, vous avez reçu un chèque de Kigali récemment ? Comme si toute
l'Église avait voulu un génocide !
"Mais ce génocide dont les origines seraient alors à rechercher dans
l'histoire ancienne du Rwanda a aussi des causes contemporaines. C'est
d'abord, par une évangélisation à la fois massive et superficielle, mais
dans tous les cas éradicatrice de la morale traditionnelle et de ses
interdits ; ensuite, par le placage d'idéologies et de principes
politiques inadaptés, comme la démocratie universelle et le
multipartisme. Au Rwanda, ce furent des facteurs de divisions, de
confrontations et non de coagulation du corps social. Dans ce livre qui
utilise largement les archives du TPIR, l'auteur renouvelle en
profondeur tout ce qui, jusque-là, avait été écrit sur le génocide du
Rwanda."
les propos que l'auteur du tread tient, sont notoirement exact
Mais bien sûr !

Apportez plutôt des preuves que l'Église, et non quelques brebis
égarées, ait été complice des "génocidaires" (terminologie déjà suspecte
puisque employée par Kagamé contre ses ennemis mais pas, bien sûr, pour
qualifier ses massacres ou ceux de ses troupes et alliés au Rwanda et au
Congo).

Je rappelle gentiment qu'on a beaucoup tué des deux côtés.
abourick
2006-10-28 17:56:24 UTC
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Lire aussi de Jean Damascène Bizimana "L'Eglise et le génocide au
Rwanda" (l'Harmattan)
http://www.menapress.com/article.php?sid=1267
Dites, vous avez reçu un chèque de Kigali récemment ? Comme si toute
l'Église avait voulu un génocide !
"Mais ce génocide dont les origines seraient alors à rechercher dans
l'histoire ancienne du Rwanda a aussi des causes contemporaines.
C'est en effet au XXe siècle que la société rwandaise fut
déstructurée : d'abord, par une évangélisation à la fois massive et
superficielle, mais dans tous les cas éradicatrice de la morale
traditionnelle et de ses interdits ; ensuite, par le placage
d'idéologies et de principes politiques inadaptés, comme la
démocratie universelle et le multipartisme. Au Rwanda, ce furent
des facteurs de divisions, de confrontations et non de coagulation
du corps social. Dans ce livre qui utilise largement les archives
du TPIR, l'auteur renouvelle en profondeur tout ce qui, jusque-là,
avait été écrit sur le génocide du Rwanda."
les propos que l'auteur du tread tient, sont notoirement exact
Mais bien sûr !
Apportez plutôt des preuves que l'Église, et non quelques brebis
égarées, ait été complice des "génocidaires" (terminologie déjà
suspecte puisque employée par Kagamé contre ses ennemis mais pas,
bien sûr, pour qualifier ses massacres ou ceux de ses troupes et
alliés au Rwanda et au Congo).
Je rappelle gentiment qu'on a beaucoup tué des deux côtés.
Je suis catholique et c'est avec douleur que j'ai lu le livre de Jean
Damascène Bizimana. Je vous engage à acheter le livre chez l'Harmattan. En
voici la conclusion.


CONCLUSION



Hommage aux héros


Toute personne honnête qui entreprend une analyse sincère et critique de
l'histoire de l'Église au Rwanda ne peut éviter de conclure à un échec de
l'évangélisation de ce pays. L'Évangile était restée une parole de façade et
pas un message intériorisé dans le coeur des Rwandais pour incarner en eux
l'amour universel du prochain. En effet, selon le recensement de 1991, le
Rwanda était christianisé à 92%. Avec une telle proportion de chrétiens, si
ceux-ci avaient pratiqué convenablement le message de Jésus Christ contenu
dans les évangiles, on n'aurait jamais assisté à une participation massive
des baptisés dans les tueries. La foi en Dieu leur aurait permis de
transcender l'idéologie ethniste et la haine qu'elle a engendrée.

Or, c'est dans ce pays si « profondément christianisé » que fut commis le
premier génocide africain, le plus terrible par son ampleur, sa rapidité et
sa cruauté. Des chrétiens ont dénoncé et tué d'autres chrétiens. Des
prêtres, des Religieux et des Religieuses ont été complices d'un génocide et
d'autres ont directement participé aux massacres de leurs ouailles. Ils ont
le plus souvent tué dans des églises, dans ces lieux mêmes où ils rendaient
un culte à Dieu.

Cette contradiction entre la parole d'amour proclamée par des prêtres
pendant leurs homélies dominicales et les actes criminels qu'ils ont commis
vient de la désincarnation du message évangélique. C'est ce manque
d'intégration de l'Évangile dans leur vie de tous les jours qui explique
leur participation au génocide. Si ces prêtres avaient placé Jésus au centre
de leur vie, s'ils avaient rigoureusement suivi son enseignement, ils ne se
seraient pas mis au service des idéologues du génocide. Ensuite, si ces
prêtres, ces Religieux et ces Religieuses impliqués dans le génocide avaient
été guidés par l'esprit évangélique, ils auraient été capables de dire non
au crime et de s'y opposer de toutes leurs forces. Ils auraient profité de
ce sombre épisode pour témoigner concrètement aux victimes le sens du
véritable amour divin qu'ils prêchaient d'habitude. Lorsqu'un père ne
parvient pas à rester solidaire avec ses enfants dans le malheur, à les
défendre, à les sauver, et surtout lorsqu'il contribue à leur mort, il
s'agit d'une faillite totale de son rôle de père. L'Église du Rwanda a agi
comme un « père prodigue » et de telles dérives sont le reflet du parfait
échec de l'évangélisation.

L'Église est coupable de son long silence sur les injustices sociales
d'avant le génocide. Elle est coupable de son copinage avec les idéologues
du génocide, de son abandon du peuple pendant les moments fatidiques, de sa
propagande de déformation de la nature génocidaire des massacres subis par
les Tutsi, de sa complicité avec les criminels, de son mépris des rescapés
et des victimes. Elle est coupable enfin de son acharnement à diaboliser les
hommes et les femmes qui l'interrogent sur ses fautes et qui exigent de sa
part, et à juste titre, une reconnaissance de ses torts et leur regret
public. Faisant la sourde oreille à tous les appels à la raison lancés par
nombre de chrétiens, l'Église continue de sombrer dans les mêmes erreurs
comme si le passé dramatique du pays ne lui a rien appris.

Les prêtres-bourreaux sont protégés, les revues négationnistes sont
financées par l'Église, le révisionnisme est institutionnalisé.

Les Pères Blancs en particulier sont les grands spécialistes de cette
occultation de la vérité. L'Abbé Alphonse RUTAGANDA, prêtre rwandais,
ex-recteur du Grand séminaire de Nyakibanda, rend clairement compte de cet
incroyable comportement quand il déclare : « ce que je n'accepte pas, c'est
qu'ils persistent dans la propagation de fausses analyses au service d'autre
chose que la vérité. Ils ne nous écoutent pas suffisamment » (Entretien dans
La Croix du 13 août 1999). Cette remarque est pertinente. Depuis 1994, nous
observons en effet dans l'Église une attitude de rejet de toute
responsabilité, même la plus évidente. Cela étant, il revient à tout homme
de bonne volonté de lutter contre la déformation de la vérité, surtout
lorsque l'histoire est pleine de tragédies comme au Rwanda.

Voilà pourquoi, au long de ces pages, je me suis efforcé d'argumenter mon
constat et mon expérience à partir d'écrits vérifiables. Je voulais ainsi
démontrer le bien-fondé du malaise actuel que ressentent bon nombre de
chrétiens Rwandais et d'observateurs honnêtes concernant l'attitude complice
de l'Église face au génocide. C'est une situation très préoccupante et
inquiétante pour une institution dont la mission est d'enseigner l'amour de
Dieu et de son prochain.

Toutefois, n'oublions pas l'autre face de la vérité. Pendant le génocide, il
y eut des chrétiens et quelques prêtres qui se sont distingués par le
courage et la compassion qui dépassent les forces humaines. C'est un petit
nombre, mais cela suffit pour prouver que dans les conditions les plus
terribles, il y a toujours des hommes et des femmes qui respectent la vie
d'autrui jusqu'à devoir en mourir. Le génocide commis au Rwanda fut
tellement cruel qu'il nous fait instamment oublier les actes extraordinaires
de courage accomplis par certains Hutu. Nous sommes davantage habités par le
souvenir des tueries effroyables dans lesquelles les nôtres sont morts et
nous ne pensons plus au risque pris par des Hutu qui ont caché des Tutsi.
Cette tentation d'oubli est d'autant plus pesante de nos jours où la plupart
des survivants sont essentiellement préoccupés par des questions de survie
quotidienne et n'ont pas le temps de penser à autre chose.

D'autres ont cédé au découragement face aux nombreuses déceptions qui se
sont accumulées au fil des années depuis 1994. Ceux d'entre nous qui peuvent
et osent encore témoigner se heurtent à un grand mouvement de négationnisme
et passent leur temps dans une lutte acharnée contre la diffusion d'une
idéologie révisionniste. Nous sommes aussi confrontés à une attitude
récupératrice de l'Église qui utilise des actes d'héroïsme vécus par
certains chrétiens pour minimiser l'ampleur du génocide et pour se laver de
sa responsabilité. Nous passons un temps fou dans la lutte contre ces
errements. Pareille situation ne nous permet pas d'avoir la paix intérieure
et la tranquillité nécessaire pour se rappeler qu'en 1994 il n'y a pas eu
que le génocide. Et pourtant des héros ont existé, ils ont résisté jusqu'au
bout à la machine criminelle et ont réussi à sauver des vies.

Au terme de ce livre, je sens donc le devoir de rendre hommage à mes frères
qui, suite à leur foi en Dieu et aux valeurs humaines de justice et d'amour,
se sont dépensés pour sauver des Tutsi pourchassés.

Je pense à mes amis hutu Faustin NSABIKUNZE et Godefroid NTEZlMANA tués pour
avoir offert de l'eau aux Tutsi réfugiés à la paroisse de Cyanika. Leur
collaborateur Juvénal GASASIRA a pu échapper, mais il s'est beaucoup donné
pour protéger les Tutsi, notamment en cachant le curé de la paroisse, l'Abbé
Joseph NIYOMUGABO.

J'ai également une pensée intime pour la famille de Joseph IZABILIZA, ce
vieux chrétien de Cyanika, qui a accueilli et soigné ma soeur après trois
mois d'errance et d'humiliations infligées par des miliciens hutu.

Je pense également â d'autres personnes que je ne connais pas mais dont on
m'a confié des récits très louables. C'est le cas de deux laïques consacrées
: Mlle Dorothée, directrice de l'école d'infirmières de Kabgayi, tuée pour
avoir refusé de livrer ses élèves Tutsi. De même, Mlle Félicité NIYITEGEKA
refusa l'évacuation offerte par son frère, colonel dans l'armée génocidaire
et mourra avec les gens qu'elle cachait. Le père STANISLAS, polonais, curé
de Ruhango, est resté solidaire des Tutsi jusqu'au bout et s'est battu pour
les protéger contre la fureur sanguinaire des miliciens. Des membres Hutu de
la communauté charismatique se sont arrangés pour les nourrir pendant des
semaines, avant leur massacre.

On m'a aussi rapporté une formidable solidarité chez les soeurs bernardines
de Kansi. Quand les tueurs cherchaient à séparer Hutu et Tutsi, elles se
levaient toutes en se serrant les mains pour ne pas trahir leurs consoeurs
tutsi. Je sais aussi que M. Frédéric NDABAMENYE, un agronome hutu de Ngoma à
Butare, a payé sa vie pour avoir caché ses amis tutsi pourchassés. Mme
Daphrose MUKAMUSONI, voisine de la paroisse de Rugango a vécu le même
scénario. Elle fut tuée avec ses enfants, pour avoir averti les victimes
tutsi de l'heure fatidique et du plan choisi pour leur massacre.

Tous ces actes extraordinairement courageux ont été certes rares et
insuffisants pour contrecarrer le plan de haine et la rage de tuer, mais ils
ont existé. A tout jamais, leurs auteurs méritent l'honneur et le respect.
Ils en sont grandement dignes.


Jean Damascène Bizimana
L'EGLISE ET LE GENOCIDE AU RWANDA
Les Pères Blancs et le Négationnisme
L'Harmattan
R.Etienne
2006-10-29 11:26:14 UTC
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Le Sat, 28 Oct 2006 18:54:28 +0200, "abourick"
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^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Officine de désinformation ;-(
--
Robert Etienne.
" Bush est hanté par la haine du monde arabo-musulman
parce qu'il est incapable de le comprendre et encore
moins de le respecter." - Tahar Ben Jelloun
abourick
2006-10-29 13:14:04 UTC
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Post by R.Etienne
Le Sat, 28 Oct 2006 18:54:28 +0200, "abourick"
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© Metula News Agency
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Officine de désinformation ;-(
Pour un fasciste et un nazi tel que R.Etienne tout ce qui ne sort pas de la
bouche des nazis et de leurs collabos est pure propagande sioniste pour ne
pas dire juive.
R.Etienne
2006-10-29 14:56:53 UTC
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Le Sun, 29 Oct 2006 14:14:04 +0100, "abourick"
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Post by R.Etienne
Le Sat, 28 Oct 2006 18:54:28 +0200, "abourick"
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© Metula News Agency
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Officine de désinformation ;-(
Pour un fasciste et un nazi tel que R.Etienne tout ce qui ne sort pas de la
bouche des nazis et de leurs collabos est pure propagande sioniste pour ne
pas dire juive.
Ridicule : je n'ai prononcé ni le mot sioniste, ni le mot juive;-((
C'est d'autant plus ridicule, cette accusation, qu'elle ne repose sur
rien.

Que vous soyez favorable aux tribunaux populaires, avec témoins à
charge soigneusement sélectionnés et utilisations de photos
inoffensives ne m'étonne pas !

Mais on en apprend pkus en se renseignant plus largement qu'avec
l'aide de Metula, (agence de dés-information professionnelle) en
feuilletant les diverses réactions des uns et des autres :
http://www.africamission-mafr.org/guytheunis100.htm

Reprenons...

« arrêter un père blanc d'une grande respectabilité jette le trouble
sur l'église catholique, la Belgique et l'Union européenne ». C'est,
poursuit-il, une stratégie, pour les dirigeants rwandais, d'anticiper
« les menaces d'arrestation par la justice européenne qui pèsent sur
eux, notamment en France, en Espagne et pourquoi pas en Belgique ».
http://www.rwanda.be/news/article.php3?id_article=104

Robert Ménard avance l’hypothèse que l’arrestation de Guy Theunis à
Kigali serait en quelque sorte un règlement de compte du FPR, parce
que le journaliste avait fait des investigations poussées sur les
violations des Droits de l’Homme dans la zone contrôlée par l’APR,
sous le commandement de Paul Kagame.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15502

Ici aussi certains média font office de manipulation, parfois avec
brio. Certaines chaînes de télévision ont montré des photos (jadis
publiées par la revue française Golias) où le père Theunis saluait
telle personnalité, comme Ferdinand Nahimana ou un colonel de
l’ancienne armée rwandaise. "Au début de la guerre, le régime de
Habyalimana avait l’habitude d’envoyer des journalistes au front pour
montrer qu’il avait des succès" a dit à l’assistance un ancien
journaliste rwandais. Quant à la photo avec Ferdinand Nahimana (ancien
directeur de l’office rwandais de l’information, ORINFOR, aujourd’hui
au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, en Tanzanie),
le même journaliste a précisé, comme ses prédécesseurs à la parole,
que le Père Theunis s’était opposé à Ferdinand Nahimana et était même
à l’origine de son départ de l’ORINFOR. Cette photo ne peut donc pas
signifier que les deux étaient très proches.
http://www.umuco.com/article.php3?id_article=0837

Le Père Theunis sert donc d'alibi et monnaie d'échange au pouvoir
rwandais, lui même accusé de violer de droits de l'homme.
Bref une sorte de vendetta.
Z'êtes une gogo, prête à tout avaler.
--
Robert Etienne.
" Bush est hanté par la haine du monde arabo-musulman
parce qu'il est incapable de le comprendre et encore
moins de le respecter." - Tahar Ben Jelloun
abourick
2006-10-29 15:57:45 UTC
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Post by R.Etienne
Le Sun, 29 Oct 2006 14:14:04 +0100, "abourick"
Post by abourick
Post by R.Etienne
Le Sat, 28 Oct 2006 18:54:28 +0200, "abourick"
Post by abourick
© Metula News Agency
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Officine de désinformation ;-(
Pour un fasciste et un nazi tel que R.Etienne tout ce qui ne sort
pas de la bouche des nazis et de leurs collabos est pure propagande
sioniste pour ne pas dire juive.
Ridicule : je n'ai prononcé ni le mot sioniste, ni le mot juive;-((
C'est d'autant plus ridicule, cette accusation, qu'elle ne repose sur
rien.
Voilà qui ne manquera pas d'ébaudir tous ceux, et ils sont nombreux, que
votre antisémitisme pathologique et obsessionnel dégoûte profondément.
Post by R.Etienne
Que vous soyez favorable aux tribunaux populaires, avec témoins à
charge soigneusement sélectionnés et utilisations de photos
inoffensives ne m'étonne pas !
Concernant le Père Theunis j'ai été alerté sur ces crimes par la lecture de
l'ouvrage de Jean Damascène Bizimana, L'EGLISE ET LE GENOCIDE AU RWANDA, Les
Pères Blancs et le Négationnisme (L'Harmattan). Comme ce livre n'est pas
libre de droits d'auteur j'ai cherché un site libre d'accès et de droits qui
parlait de ce sinistre individu. J'ai trouvé celui de la MENA.
Post by R.Etienne
Mais on en apprend pkus en se renseignant plus largement qu'avec
l'aide de Metula, (agence de dés-information professionnelle) en
http://www.africamission-mafr.org/guytheunis100.htm
Les sites des services secrets français à couverture africaine pullulent sur
le net. Ils permettent à des ordures génocidaires comme Mitterrand fils,
Dijoud, Védrine et Villepin de dormir tranquilles, loin du TPI d'Arusha où
se trouve leur place, dans le box des accusés.
Post by R.Etienne
Reprenons...
« arrêter un père blanc d'une grande respectabilité jette le trouble
sur l'église catholique, la Belgique et l'Union européenne ». C'est,
poursuit-il, une stratégie, pour les dirigeants rwandais, d'anticiper
« les menaces d'arrestation par la justice européenne qui pèsent sur
eux, notamment en France, en Espagne et pourquoi pas en Belgique ».
http://www.rwanda.be/news/article.php3?id_article=104
Voyons en quoi Theunis serait respectable :

De son côté, le 28 avril 1998, après son audition au parlement français, le
Père THEUNIS déclarait sur RFI : « Je ne crois pas à l'accusation de
participation des prêtres au génocide. Ce qui est clair c'est que certains
prêtres hutu ont exprimé des opinions qui ne plaisent pas au FPR. Ils ont
droit d'avoir une opinion. Cela n'est pas un crime ».

(Jean Damascène BIZIMANA, L'Eglise et le génocide au Rwanda)

Je rappelle que de nombreux prêtres ont été condamnés pour leur
participation au génocide. Conclusion : pour R.Etienne la respectabilité
passe par le négationnisme.
Post by R.Etienne
Robert Ménard avance l'hypothèse que l'arrestation de Guy Theunis à
Kigali serait en quelque sorte un règlement de compte du FPR, parce
que le journaliste avait fait des investigations poussées sur les
violations des Droits de l'Homme dans la zone contrôlée par l'APR,
sous le commandement de Paul Kagame.
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15502
Voici un long passage qui illustre la complicité de Theunis avec les
génocidairtes :


L'abbé Wenceslas MUNYESHYAKA

La négation entretenue par les Pères Blancs atteint son comble dans la
défense et la protection qu'ils accordent aux prêtres sur qui pèsent des
soupçons graves d'implication au génocide. Plusieurs prêtres recherchés par
la justice rwandaise sont parvenus en Europe grâce à l'aide des Pères
Blancs. Analysons un cas, le plus médiatisé de tous, celui de l'Abbé
Wenceslas MUNYESHYAKA. Né le 30 juillet 1958, ordonné prêtre en 1991, il
était vicaire à la paroisse de la Sainte Famille à Kigali, le curé étant
l'Abbé Anaclet MWUMVANEZA. Pendant le génocide, il est resté à sa paroisse
où de nombreux Tutsi s'étaient réfugiés. Il était toujours armé et portait
un gilet pare-balles.

Début juillet 1994, avec la chute de Kigali aux mains du FPR, il se réfugie
à Goma. Le 4 août, on voit son nom parmi les signataires d'une avilissante
lettre des prêtres Hutu au pape ou se mêlent équilibrisme et révisionnisme.
Puis, il disparaît. A ce moment, avant même que les gens sachent qu'il était
encore vivant, des témoignages de survivants le citaient parmi les meneurs
des massacres. Il lui est reproché d'avoir violé des filles et livré des
tutsi aux miliciens. Avec l'aide des Pères Blancs, il arrive en France en
septembre 1994. Ils le confient à l'évêque de Viviers qui le nomme à la
paroisse de Bourg-Saint-Andéol en Ardèche. Des Rwandais découvrent sa
présence en France et aussitôt une dizaine de victimes rwandaises déposent
plainte. Le 29 juillet 1995, il est mis en examen pour « génocide, tortures,
mauvais traitements et actes inhumains et dégradants ». Placé en détention
provisoire, il est libéré le 11 août 1995 par la chambre d'accusation de
Nîmes.

Le 20 mars 1996, la Cour rend un arrêt en déclarant incompétent le juge de
Privas qui instruisait le dossier depuis le 1er août 1995. Selon la Cour, le
génocide ne pouvait pas être retenu au motif que le code pénal français ne
prévoyait pas de poursuivre ce crime lorsqu'il s'est déroulé à l'étranger et
est présumé commis par un étranger. Prolongeant son raisonnement et à la
surprise générale, la Cour a déclaré que les autres poursuites pour tortures
et mauvais traitements, fondées cette fois sur la Convention de New York, ne
pouvaient être retenues car, à supposer les faits prouvés, ils ne pourraient
déboucher sur une qualification de « génocidaire ». Le prêtre recouvre ainsi
sa liberté et va s'abriter chez les Pères Blancs à Paris.

En mai 1996, le parlement français vote une loi incluant la Convention de
New York dans l'ordre juridique interne français. Cette disposition donne
compétence aux juridictions françaises de juger en France des présumés
génocidaires. Janvier 1998, la Cour de cassation décide la reprise de
l'instruction et la confie à la cour d'appel de Paris. Le 12 mai 1999, la
chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris rouvre officiellement la
procédure judiciaire. Le 23 juin 1999, la Cour désigne le juge Hervé STEPHAN
pour mettre en examen Wenceslas MUNYESHYAKA. Entre-temps, ce prêtre est
devenu vicaire à la paroisse des Andelys, dans l'Eure. Voilà pour les faits.

Lorsqu'on a suivi de près l'implication des Pères Blancs en faveur de ce
prêtre, on est sidéré de constater le mépris des victimes qui caractérisent
leur attitude. Plus révoltant est également leur refus d'écouter les
témoignages des parties civiles. Plus grave encore est leur parti pris
inconditionnel pour l'Abbé MUNYESHYAKA qui les emmène à collecter des
témoignages pour sa défense, sans jamais considérer ceux de l'accusation.
Leur engagement à ses côtes pose problème car il s'agit d'une protection
faite par une institution qui, dans ses principes fondateurs, ne doit jamais
prendre parti. Le plus acharné dans sa défense est le Père Guy THEUNIS. En
1995, il a diffusé dans toutes les communautés des Pères Blancs un long
document où il fait les éloges de l'Abbé en rejetant toutes les accusations
portées contre lui. Et ce document était présenté comme la seule vérité
qu'il fallait retenir sur l'affaire Wenceslas MUNYESHYAKA. Il commence par
nier la participation du prêtre aux massacres : « il n'a pu empêcher que
certains soient tués. Mais soyons honnêtes, ce n'est pas lui qui les a tués
! La plupart de ceux qui ont été tués, l'ont été, à ma connaissance, en
dehors de l'enceinte de la paroisse. Les aurait-il livrés ? Je ne puis le
croire. (..) J'aime répéter qu'accuser l'Abbé Wenceslas de "génocide" est
inacceptable ».

S'agissant de la question du port d'arme, le Père Theunis soutient également
l'Abbé MUNYESHYAKA en prétendant qu'il « n'a d'ailleurs jamais utilisé » ce
revolver. Je sais que le Père THEUNIS n'était pas à Kigali au moment des
faits. Comme la presque totalité de ses confrères, il est parti au début du
génocide. Il ne connaît pas le déroulement réel des événements. Il juge à
partir d'informations reçues de ses confrères et auprès des amis du prêtre
présumé coupable. Cette partialité empêche toute objectivité et déforme la
vérité.

Mais aussi l'attitude même du Père THEUNIS pose problème. Pourquoi prend-il
unilatéralement la défense de l'Abbé MUNYESHYAKA. Interrogé sur ce choix
ambigu, il m'a ouvertement avoué : « étant un ami de l'Abbé Wenceslas avec
qui j'ai collaboré à Kigali, je tiens à le défendre. (..) Je ne suis pas sûr
à 100 % de ce que j'affirme (..) ». Il n'est pas sûr de ce qu'il dit, et
pourtant il avance des affirmations absolues. Une telle dérive ne peut
s'expliquer que par une option ethniste délibérée.

L'exemple de l'engagement du Père THEUNIS en faveur de ce prêtre rwandais
n'est pas isolé chez les Pères Blancs. En général, cette congrégation a pris
fait et cause pour l'Abbé MUNYESHYAKA.

En décembre 1995, le Père Michel TREMBLAIS, ancien assistant du provincial
de France, m'a révélé qu'il passait des nuits entières avec MUNYESHYAKA,
pour relire son dossier et l'aider à préparer sa défense. Le provincial de
l'époque lui-même, le Père François RICHARD, justifiait leur soutien à
l'Abbé MUNYESHYAKA par un souci de le protéger contre une pseudo campagne
orchestrée contre lui : « nous sommes venus à son secours, écrit-il, (...)
pour le protéger d'abord contre des tueurs qui le poursuivaient puis du
matraquage indigne infligé par certains médias. Nous savons qu'il n'est pas
de ceux qui ont planifié le génocide. Nous savons que personne ne l'accuse
d'avoir tué. Nous savons que des milliers de gens lui doivent la vie. Et
nous savons qu'une campagne de faux témoignages a été organisée contre
lui ».

Mon but n'est pas d'analyser ici le fondement des faits reprochés à l'Abbé
MUNYESHYAKA. J'admets qu'il bénéficie de la présomption d'innocence, selon
les règles de la procédure pénale, et que c'est à la justice de juger
l'authenticité des faits. Toutefois, l'option des Pères Blancs est
insoutenable dans la mesure où elle est partiale. Ils ne manifestent aucun
effort d'écouter les victimes pour se faire une opinion plus équilibrée. Les
propos du Père François RICHARD souffrent de cette lacune. Il s'est laissé
tromper par les défenseurs de l'Abbé MUNYESHYAKA et est arrivé à une
conclusion radicale désespérante pour les victimes. Lorsqu'on a écouté la
souffrance et les terribles humiliations subies par les rescapés de l'Église
de la Sainte Famille, placés sous « la protection » de l'Abbé MUNYESHYAKA,
il est difficilement pensable de n'opter que pour sa défense. Nombre de
questions sur son rôle restent à préciser, et tant que la justice fait ses
investigations, les Pères Blancs se servent de leur foi ethnique qui
innocente a priori l'accusé et non de leur foi chrétienne, soucieuse de
justice. C'est non seulement contraire à leur mission évangélique, mais
aussi à la logique tout court.

(Jean Damascène BIZIMANA, L'Eglise et le génocide au Rwanda)
Post by R.Etienne
Ici aussi certains média font office de manipulation, parfois avec
brio. Certaines chaînes de télévision ont montré des photos (jadis
publiées par la revue française Golias) où le père Theunis saluait
telle personnalité, comme Ferdinand Nahimana ou un colonel de
l'ancienne armée rwandaise. "Au début de la guerre, le régime de
Habyalimana avait l'habitude d'envoyer des journalistes au front pour
montrer qu'il avait des succès" a dit à l'assistance un ancien
journaliste rwandais. Quant à la photo avec Ferdinand Nahimana (ancien
directeur de l'office rwandais de l'information, ORINFOR, aujourd'hui
au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, en Tanzanie),
le même journaliste a précisé, comme ses prédécesseurs à la parole,
que le Père Theunis s'était opposé à Ferdinand Nahimana et était même
à l'origine de son départ de l'ORINFOR. Cette photo ne peut donc pas
signifier que les deux étaient très proches.
http://www.umuco.com/article.php3?id_article=0837
Le Père Theunis sert donc d'alibi et monnaie d'échange au pouvoir
rwandais, lui même accusé de violer de droits de l'homme.
Bref une sorte de vendetta.
Z'êtes une gogo, prête à tout avaler.
J'ai lu une trentaine de bouquins sur le génocide rwandais. Le dernier en
date est écrit par Jean Damascène Bizimana et traite très spécifiquement de
l'attitude de l'Eglise rwandaise. Jean Damascène est un catholique rwandais
qui s'apprêtait à entrer au grand séminaire des Pères Blancs à Toulouse
lorsqu'il a été confronté au négationnisme de ses futurs confrères dont
certains ont même participé au génocide.

Voici la conclusion du livre de Jean Damascène BIZIMANA, L'Eglise et le
génocide au Rwanda :


Toute personne honnête qui entreprend une analyse sincère et critique de
l'histoire de l'Église au Rwanda ne peut éviter de conclure à un échec de
l'évangélisation de ce pays. L'Évangile était restée une parole de façade et
pas un message intériorisé dans le coeur des Rwandais pour incarner en eux
l'amour universel du prochain. En effet, selon le recensement de 1991, le
Rwanda était christianisé à 92%. Avec une telle proportion de chrétiens, si
ceux-ci avaient pratiqué convenablement le message de Jésus Christ contenu
dans les évangiles, on n'aurait jamais assisté à une participation massive
des baptisés dans les tueries. La foi en Dieu leur aurait permis de
transcender l'idéologie ethniste et la haine qu'elle a engendrée.

Or, c'est dans ce pays si « profondément christianisé » que fut commis le
premier génocide africain, le plus terrible par son ampleur, sa rapidité et
sa cruauté. Des chrétiens ont dénoncé et tué d'autres chrétiens. Des
prêtres, des Religieux et des Religieuses ont été complices d'un génocide et
d'autres ont directement participé aux massacres de leurs ouailles. Ils ont
le plus souvent tué dans des églises, dans ces lieux mêmes où ils rendaient
un culte à Dieu.

Cette contradiction entre la parole d'amour proclamée par des prêtres
pendant leurs homélies dominicales et les actes criminels qu'ils ont commis
vient de la désincarnation du message évangélique. C'est ce manque
d'intégration de l'Évangile dans leur vie de tous les jours qui explique
leur participation au génocide. Si ces prêtres avaient placé Jésus au centre
de leur vie, s'ils avaient rigoureusement suivi son enseignement, ils ne se
seraient pas mis au service des idéologues du génocide. Ensuite, si ces
prêtres, ces Religieux et ces Religieuses impliqués dans le génocide avaient
été guidés par l'esprit évangélique, ils auraient été capables de dire non
au crime et de s'y opposer de toutes leurs forces. Ils auraient profité de
ce sombre épisode pour témoigner concrètement aux victimes le sens du
véritable amour divin qu'ils prêchaient d'habitude. Lorsqu'un père ne
parvient pas à rester solidaire avec ses enfants dans le malheur, à les
défendre, à les sauver, et surtout lorsqu'il contribue à leur mort, il
s'agit d'une faillite totale de son rôle de père. L'Église du Rwanda a agi
comme un « père prodigue » et de telles dérives sont le reflet du parfait
échec de l'évangélisation.

L'Église est coupable de son long silence sur les injustices sociales
d'avant le génocide. Elle est coupable de son copinage avec les idéologues
du génocide, de son abandon du peuple pendant les moments fatidiques, de sa
propagande de déformation de la nature génocidaire des massacres subis par
les Tutsi, de sa complicité avec les criminels, de son mépris des rescapés
et des victimes. Elle est coupable enfin de son acharnement à diaboliser les
hommes et les femmes qui l'interrogent sur ses fautes et qui exigent de sa
part, et à juste titre, une reconnaissance de ses torts et leur regret
public. Faisant la sourde oreille à tous les appels à la raison lancés par
nombre de chrétiens, l'Église continue de sombrer dans les mêmes erreurs
comme si le passé dramatique du pays ne lui a rien appris.

Les prêtres-bourreaux sont protégés, les revues négationnistes sont
financées par l'Église, le révisionnisme est institutionnalisé.

Les Pères Blancs en particulier sont les grands spécialistes de cette
occultation de la vérité. L'Abbé Alphonse RUTAGANDA, prêtre rwandais,
ex-recteur du Grand séminaire de Nyakibanda, rend clairement compte de cet
incroyable comportement quand il déclare : « ce que je n'accepte pas, c'est
qu'ils persistent dans la propagation de fausses analyses au service d'autre
chose que la vérité. Ils ne nous écoutent pas suffisamment » (Entretien dans
La Croix du 13 août 1999). Cette remarque est pertinente. Depuis 1994, nous
observons en effet dans l'Église une attitude de rejet de toute
responsabilité, même la plus évidente. Cela étant, il revient à tout homme
de bonne volonté de lutter contre la déformation de la vérité, surtout
lorsque l'histoire est pleine de tragédies comme au Rwanda.

Voilà pourquoi, au long de ces pages, je me suis efforcé d'argumenter mon
constat et mon expérience à partir d'écrits vérifiables. Je voulais ainsi
démontrer le bien-fondé du malaise actuel que ressentent bon nombre de
chrétiens Rwandais et d'observateurs honnêtes concernant l'attitude complice
de l'Église face au génocide. C'est une situation très préoccupante et
inquiétante pour une institution dont la mission est d'enseigner l'amour de
Dieu et de son prochain.

Toutefois, n'oublions pas l'autre face de la vérité. Pendant le génocide, il
y eut des chrétiens et quelques prêtres qui se sont distingués par le
courage et la compassion qui dépassent les forces humaines. C'est un petit
nombre, mais cela suffit pour prouver que dans les conditions les plus
terribles, il y a toujours des hommes et des femmes qui respectent la vie
d'autrui jusqu'à devoir en mourir. Le génocide commis au Rwanda fut
tellement cruel qu'il nous fait instamment oublier les actes extraordinaires
de courage accomplis par certains Hutu. Nous sommes davantage habités par le
souvenir des tueries effroyables dans lesquelles les nôtres sont morts et
nous ne pensons plus au risque pris par des Hutu qui ont caché des Tutsi.
Cette tentation d'oubli est d'autant plus pesante de nos jours où la plupart
des survivants sont essentiellement préoccupés par des questions de survie
quotidienne et n'ont pas le temps de penser à autre chose.

D'autres ont cédé au découragement face aux nombreuses déceptions qui se
sont accumulées au fil des années depuis 1994. Ceux d'entre nous qui peuvent
et osent encore témoigner se heurtent à un grand mouvement de négationnisme
et passent leur temps dans une lutte acharnée contre la diffusion d'une
idéologie révisionniste. Nous sommes aussi confrontés à une attitude
récupératrice de l'Église qui utilise des actes d'héroïsme vécus par
certains chrétiens pour minimiser l'ampleur du génocide et pour se laver de
sa responsabilité. Nous passons un temps fou dans la lutte contre ces
errements. Pareille situation ne nous permet pas d'avoir la paix intérieure
et la tranquillité nécessaire pour se rappeler qu'en 1994 il n'y a pas eu
que le génocide. Et pourtant des héros ont existé, ils ont résisté jusqu'au
bout à la machine criminelle et ont réussi à sauver des vies.

Au terme de ce livre, je sens donc le devoir de rendre hommage à mes frères
qui, suite à leur foi en Dieu et aux valeurs humaines de justice et d'amour,
se sont dépensés pour sauver des Tutsi pourchassés.

Je pense à mes amis hutu Faustin NSABIKUNZE et Godefroid NTEZlMANA tués pour
avoir offert de l'eau aux Tutsi réfugiés à la paroisse de Cyanika. Leur
collaborateur Juvénal GASASIRA a pu échapper, mais il s'est beaucoup donné
pour protéger les Tutsi, notamment en cachant le curé de la paroisse, l'Abbé
Joseph NIYOMUGABO.

J'ai également une pensée intime pour la famille de Joseph IZABILIZA, ce
vieux chrétien de Cyanika, qui a accueilli et soigné ma soeur après trois
mois d'errance et d'humiliations infligées par des miliciens hutu.

Je pense également â d'autres personnes que je ne connais pas mais dont on
m'a confié des récits très louables. C'est le cas de deux laïques consacrées
: Mlle Dorothée, directrice de l'école d'infirmières de Kabgayi, tuée pour
avoir refusé de livrer ses élèves Tutsi. De même, Mlle Félicité NIYITEGEKA
refusa l'évacuation offerte par son frère, colonel dans l'armée génocidaire
et mourra avec les gens qu'elle cachait. Le père STANISLAS, polonais, curé
de Ruhango, est resté solidaire des Tutsi jusqu'au bout et s'est battu pour
les protéger contre la fureur sanguinaire des miliciens. Des membres Hutu de
la communauté charismatique se sont arrangés pour les nourrir pendant des
semaines, avant leur massacre.

On m'a aussi rapporté une formidable solidarité chez les soeurs bernardines
de Kansi. Quand les tueurs cherchaient à séparer Hutu et Tutsi, elles se
levaient toutes en se serrant les mains pour ne pas trahir leurs consoeurs
tutsi. Je sais aussi que M. Frédéric NDABAMENYE, un agronome hutu de Ngoma à
Butare, a payé sa vie pour avoir caché ses amis tutsi pourchassés. Mme
Daphrose MUKAMUSONI, voisine de la paroisse de Rugango a vécu le même
scénario. Elle fut tuée avec ses enfants, pour avoir averti les victimes
tutsi de l'heure fatidique et du plan choisi pour leur massacre.

Tous ces actes extraordinairement courageux ont été certes rares et
insuffisants pour contrecarrer le plan de haine et la rage de tuer, mais ils
ont existé. A tout jamais, leurs auteurs méritent l'honneur et le respect.
Ils en sont grandement dignes.

(Jean Damascène BIZIMANA, L'Eglise et le génocide au Rwanda )



Ce ne sont pas les paroles d'un ennemi de l'Eglise qui cherche à la noircir
mais d'un chrétien outré par la découverte de l'ethnisme abject de l'Eglise
rwandaise, de sa complicité avec le régime génocidaire d'Habyarimana et de
son négationnisme acharné. Le père THEUNIS a été un acteur important de la
collaboration de l'Eglise et du régime génocidaire. La propagation de la
haine ethnique à laquelle il a participé est considérée comme un crime dans
nos pays. Il est normal qu'il soit jugé en Belgique ou dans n'importe quel
autre pays du monde un tant soit peu respectueux des droits de l'homme.
Réjean Laflamme
2006-10-29 16:15:40 UTC
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Post by abourick
L'abbé Wenceslas MUNYESHYAKA
La négation entretenue par les Pères Blancs atteint son comble dans la
défense et la protection qu'ils accordent aux prêtres sur qui pèsent des
soupçons graves d'implication au génocide. Plusieurs prêtres recherchés par
la justice rwandaise sont parvenus en Europe grâce à l'aide des Pères
Blancs. Analysons un cas,
Écoutez que des prêtres comme tant d'autres personnes des deux côtés
(hutus et tutsis) se soient rendus coupables de crime est possible, mais
on ne peut en conclure comme le premier message de ce fil que l'Église
ou même tous les Pères blancs se soient rendus complices des
"génocidaires" (mot code du régime de Kagamé pour ne désigner qu'une
partie des coupables, ceux qui faisaient partie de ceux qu'il chassa par
la force et les massacres).

Maintenant pour ce qui est de la "justice" rwandaise, je comprends
parfaitement d'y être soustrait quand on connaît le passé de Kagamé
(lire The Economist on a déjà mentionné qu'il qualifiait le Rwanda de
pire dictature en Afrique avant le retour du Soudan). Mieux vaut aller
en Belgique, au Canada, en France et y être jugé là. J'ai d'ailleurs cru
comprendre que des religieux ont été jugés en Belgique. Fort bien.


Si les preuves n'ont pas été fabriqués par le régime de Kigali et que
ces religieux ont vraiment participé aux crimes, qu'ils soient alors punis.
abourick
2006-10-29 17:33:24 UTC
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Post by Réjean Laflamme
Post by abourick
L'abbé Wenceslas MUNYESHYAKA
La négation entretenue par les Pères Blancs atteint son comble dans
la défense et la protection qu'ils accordent aux prêtres sur qui
pèsent des soupçons graves d'implication au génocide. Plusieurs
prêtres recherchés par la justice rwandaise sont parvenus en Europe
grâce à l'aide des Pères Blancs. Analysons un cas,
Écoutez que des prêtres comme tant d'autres personnes des deux côtés
(hutus et tutsis) se soient rendus coupables de crime est possible,
mais on ne peut en conclure comme le premier message de ce fil que
l'Église ou même tous les Pères blancs se soient rendus complices des
"génocidaires" (mot code du régime de Kagamé pour ne désigner qu'une
partie des coupables, ceux qui faisaient partie de ceux qu'il chassa
par la force et les massacres).
Je viens de publier un texte de Gouteux (libre de droits) qui prouve le
contraire : dans son immense majorité l'Eglise rwandaise a pactisé,
collaboré et soutenu le projet génocidaire de l'ethnisme hutu (ce que prouve
également le livre cité de Jean Damascène Bizimana). J'ai également publié
dans un autre fil un article du même Jean Damascène Bizimana (libre de droit
d'auteur celui-là) qui réfute les allégations mensongères de MENARD et de
Reporter sans Frontières. J'ajoute pour terminer que je ne considère pas les
génocidaires rwandais comme chrétiens, pas plus eux que ceux qui les ont
soutenus : le père THEUNIS, l'abbé MAINDRON et tant d'autres. Ils ne sont
pas du Christ mais du diable.
Post by Réjean Laflamme
Maintenant pour ce qui est de la "justice" rwandaise, je comprends
parfaitement d'y être soustrait quand on connaît le passé de Kagamé
(lire The Economist on a déjà mentionné qu'il qualifiait le Rwanda de
pire dictature en Afrique avant le retour du Soudan). Mieux vaut aller
en Belgique, au Canada, en France et y être jugé là. J'ai d'ailleurs
cru comprendre que des religieux ont été jugés en Belgique. Fort bien.
Si les preuves n'ont pas été fabriqués par le régime de Kigali et que
ces religieux ont vraiment participé aux crimes, qu'ils soient alors punis.
Voyez l'article de Gouteux : il est accablant pour l'Eglise rwandaise et les
Pères Blancs.
Anne G
2006-10-29 23:18:51 UTC
Permalink
Post by Réjean Laflamme
que des prêtres comme tant d'autres personnes des deux côtés
(hutus et tutsis) se soient rendus coupables de crime est possible, mais
on ne peut en conclure comme le premier message de ce fil que l'Église
ou même tous les Pères blancs se soient rendus complices des
"génocidaires"
Tiens, c'est pas vous qui criez avec les loups lorsqu'on tente de mettre
sur le dos de toute une communauté les crimes de quelques uns ?
R.Etienne
2006-10-30 13:06:22 UTC
Permalink
Le Sun, 29 Oct 2006 16:57:45 +0100, "abourick"
Post by abourick
Jean Damascène est un catholique rwandais
qui s'apprêtait à entrer au grand séminaire des Pères Blancs à Toulouse
lorsqu'il a été confronté au négationnisme de ses futurs confrères dont
certains ont même participé au génocide.
Jean Damascène Bizimana, est seulement un témoin qui a écrit un livre
qui donne sa version: " L'Eglise et le génocide au Rwanda, les Pères
blancs et le négationnisme "
Il y explique que le Vatican a aidé des religieux coupablesd'atrocités
à quitter le pays.
C'est une thèse réfutée par le Vatican, tout comme la thèse qui accuse
la France est réfutée par la Quai d'Orsay.

Jean Damascène fait partie des cinq accusateurs envers le Père
Theunis, qui se sont rencontrés à plusieurs reprises entre son
arrestation et sa comparution devant le *gacaca* (tribunal populaire),
ce qui laisse entrevoir la possibilité d'avoir arrangé leurs
dépositions pour mieux lui nuire et nuire à l'Eglise Catholique à
travers les Pères Blancs...;-(((

Parmi ces "Cinq" un certain Christian Scherrer, qui n'était meme âs
présent sur place au Rawanda à l'époque du génocide (ROTFL); il accuse
le Père Guy Theunis, qu'il ne connaît pas, d'avoir aidé à traduire
Mein Kampf en kinyarwanda ! C'est du n'importe quoi !

Avant de titrer comme tu l'as fait, il vaudrait mieux attendre les
conclusions du TPI qui siège en ce moment... ne crois-tu pas ?
--
Robert Etienne.
" Bush est hanté par la haine du monde arabo-musulman
parce qu'il est incapable de le comprendre et encore
moins de le respecter." - Tahar Ben Jelloun
abourick
2006-10-30 15:05:25 UTC
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Post by R.Etienne
Le Sun, 29 Oct 2006 16:57:45 +0100, "abourick"
Post by abourick
Jean Damascène est un catholique rwandais
qui s'apprêtait à entrer au grand séminaire des Pères Blancs à
Toulouse lorsqu'il a été confronté au négationnisme de ses futurs
confrères dont certains ont même participé au génocide.
Jean Damascène Bizimana, est seulement un témoin qui a écrit un livre
qui donne sa version: " L'Eglise et le génocide au Rwanda, les Pères
blancs et le négationnisme "
Il y explique que le Vatican a aidé des religieux coupablesd'atrocités
à quitter le pays.
Il ne l'explique pas, il le prouve.
Post by R.Etienne
C'est une thèse réfutée par le Vatican, tout comme la thèse qui accuse
la France est réfutée par la Quai d'Orsay.
Dans tes rêves. Aucun historien sérieux ne nie l'implication de la France
dans ce génocide et tout particulièrement celle de Mitterrand père et fils,
de Dijoud, de Védrine, de Villepin et des généraux de l'état-major de
l'époque. Ces individus sont des criminels responsables de crimes contre
l'humanité. Ceux qui vivent encore doivent être déférés à Arusha en Tanzanie
pour y répondre de leurs crimes.
Post by R.Etienne
Jean Damascène fait partie des cinq accusateurs envers le Père
Theunis, qui se sont rencontrés à plusieurs reprises entre son
arrestation et sa comparution devant le *gacaca* (tribunal populaire),
ce qui laisse entrevoir la possibilité d'avoir arrangé leurs
dépositions pour mieux lui nuire et nuire à l'Eglise Catholique à
travers les Pères Blancs...;-(((
J'ai lu le texte de Jean-Damascène Bizimana (je l'ai d'ailleurs publié sur
ce forum) qui décrit l'implication de Theunis dans le génocide et réfute les
allégation mensongères de Denard de RSF.

Sur ce site :

http://survie67.free.fr/Rwanda/religion/theunis/theunis.htm#
Post by R.Etienne
Parmi ces "Cinq" un certain Christian Scherrer, qui n'était meme âs
présent sur place au Rawanda à l'époque du génocide (ROTFL); il accuse
le Père Guy Theunis, qu'il ne connaît pas, d'avoir aidé à traduire
Mein Kampf en kinyarwanda ! C'est du n'importe quoi !
Je te signale que Theunis n'était pas non plus au Rwanda lors du génocide
(il s'est sauvé comme un péteux). Il est accusé d'avoir propagé activement
la propagande haineuse des ethnistes hutus. Le texte de Goutteux que j'ai
publié sur ce forum le montre clairement : Theunis, Maindron et de nombreux
autres ont participé à la propagation de la haine anti-tutsie. Leur
responsabilité est similaire à celle de Goebbels. Lui non plus ne s'est
jamais sali les mains en massacrant des juifs. C'est pourtant à sa
propagande haineuse que l'on doit l'holocauste. De ce point de vue le sieur
Christian Scherrer a raison, non quant au fait mais quant à l'esprit : le
père Theunis a bel et bien adapté au Rwanda la haine raciale que Hitler
éprouvait pour les juifs. Même cause, même effet.

La "justice" belge, si prompte à se saisir pour accuser de génocide un juif
qui défend vaillamment sa terre et son peuple contre les assauts
génocidaires du nazislam, devient subitement d'une timidité extrême
lorsqu'il s'agit de juger un authentique criminel contre l'humanité dont
l'enseignement de haine a assassiné des millions d'Africains entre 1990 et
nos jours.
Post by R.Etienne
Avant de titrer comme tu l'as fait, il vaudrait mieux attendre les
conclusions du TPI qui siège en ce moment... ne crois-tu pas ?
Qu'on y défère Theunis avec en prime Mitterrand fils, Dijoud, Védrine et
Villepin.
R.Etienne
2006-10-30 15:28:53 UTC
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Le Mon, 30 Oct 2006 16:05:25 +0100, "abourick"
Post by abourick
Post by R.Etienne
Avant de titrer comme tu l'as fait, il vaudrait mieux attendre les
conclusions du TPI qui siège en ce moment... ne crois-tu pas ?
Qu'on y défère Theunis avec en prime Mitterrand fils, Dijoud, Védrine et
Villepin.
Ben (ce que je comprend...) s'ils ne sont pas appellés à comparaitre ,
c'est qu'il n'y a pas de charges !
--
Robert Etienne.
" Bush est hanté par la haine du monde arabo-musulman
parce qu'il est incapable de le comprendre et encore
moins de le respecter." - Tahar Ben Jelloun
abourick
2006-10-30 19:20:26 UTC
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Post by R.Etienne
Le Mon, 30 Oct 2006 16:05:25 +0100, "abourick"
Post by abourick
Qu'on y défère Theunis avec en prime Mitterrand fils, Dijoud,
Védrine et Villepin.
Ben (ce que je comprend...) s'ils ne sont pas appellés à comparaitre ,
c'est qu'il n'y a pas de charges !
C'est le secret de polichinelle : en dehors des nazis les génocidaires ne
sont jamais inquiétés.

Pol Pot (3 millions de morts) ?
Nib.

Les milices arabes et musulmanes du Soudan (3,8 millions de morts) ?
Nib.

Mitterrand fils, Dijoud, Védrine, Villepin (5 millions de morts) ?
Nib.

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